Dossier Nathan Lecompte: les 60 autres équipes de la LCH attendent de voir ce que les Saguenéens vont faire

La Ligue canadienne de hockey, l’entité qui regroupe la LHJMQ, l’OHL et la WHL, compte 61 équipes. De ce nombre, 60 ont le regard rivé sur la ville de Saguenay.

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Parce que les Saguenéens de Chicoutimi et leur directeur général, Yanick Jean, sont aux prises avec toute une patate chaude entre les mains. La semaine dernière, leur meilleur pointeur, Nathan Lecompte, leur a annoncé qu’il quittait l’équipe.

Il a tout d’abord mentionné à ses coéquipiers qu’il avait besoin de prendre une pause, mais, quelques heures plus tard, ces derniers apprenaient par le biais de l’agent Allan Walsh que Lecompte avait l’intention de poursuivre sa carrière aux États-Unis, dans la USHL. Il semble que les Phantoms de Youngstown soient l’équipe avec laquelle Lecompte aimerait s’aligner.

Pour ce faire, toutefois, les Sags devront accepter de le libérer. Et il est là, l’immense dilemme auquel doit faire face Jean et, par extension, tout le conseil d’administration des Saguenéens.

Le libérer ou non?

On le sait, la LHJMQ – et toute la LCH – se retrouve dans une période de grande incertitude et de grands changements depuis que la NCAA a changé ses règlements et que les joueurs du circuit canadien peuvent maintenant faire le saut au sud de la frontière.

Les formations juniors canadiennes tentent du mieux qu’elles peuvent d’obtenir des confirmations des leurs joueurs afin de s’assurer qu’ils n’ont pas l’intention de quitter à court terme. Malgré tout, ils vivent constamment avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Parlez-en au Drakkar de Baie-Comeau qui a vu Justin Poirier quitter l’été dernier pour l’Université du Maine.

Et Poirier avait amplement le droit de prendre cette décision si c’est ce que lui et ses conseillers jugeaient être le mieux pour son développement. Là n’est pas le point.

Présentement, le seul semblant de certitude qu’ont les équipes de la LCH, c’est qu’une fois le calendrier débuté, les joueurs qu’ils ont dans leur alignement honoreront leur entente et demeureront avec l’équipe pour la saison entière. À tout le moins, s’ils désirent quitter, leur équipe pourra les échanger et ainsi obtenir des éléments en retour.

C’est pourquoi la décision des Sags est si importante: libérer Lecompte pourrait créer un précédent.

Les dirigeants de la LCH et les agents de joueurs surveillent ce dossier de près.

À l’inverse, veut-on s’engager dans un combat de bras de fer avec un jeune homme de 18 ans et le laisser poireauter pendant des semaines, alors qu’on se dit une ligue de développement?

Il est là l’énorme dilemme des Sags.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité

Depuis la semaine dernière, j’ai eu de nombreuses conversations avec des hommes de hockey, dirigeants, recruteurs et agents, sur ce dossier.

Je n’ai parlé à personne qui était en faveur de la décision de Lecompte. Des recruteurs nous ont mentionné ne pas être certains que de quitter son équipe en pleine saison était nécessairement un moyen de se faire valoir parce qu’au-delà des points, les équipes veulent dans leurs rangs des joueurs d’équipes.

Et sans dire que Lecompte n’en est pas un, ils reconnaissent que la décision lance un message contradictoire.

Il y aura d’importantes discussions à l’interne chez les Sags dans les prochains jours. Les Sags ne doivent pas se tromper, parce que c’est toute la LCH qui regarde, présentement.

Et ça, autant Yanick Jean que le conseil d’administration des Saguenéens le savent très bien.